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2 résultats trouvés pour QueridaAmazonía

News au 16 février 2020

QUERIDA AMAZONIA :
Qu’est-ce que cela dit sur le CÉLIBAT SACERDOTALE ?

1P5 – Steve Skojec

Mettons en avant ce que tout le monde veut savoir : non, l’exhortation apostolique post-synodale Querida Amazonia ne prévoit pas, dans son texte, explicitement l’ordination des “viri probati” – des hommes mariés, probablement des diacres permanents – à la prêtrise dans la région amazonienne.

De nombreuses réactions précoces au document célèbrent l’absence d’une telle innovation comme une victoire. Certains attribuent le mérite au livre du cardinal Sarah et du pape Benoît. D’autres l’attribuent même à une victoire du Saint-Esprit.

Mais pas si vite !

Tout ce qui nous préoccupait dans le document final du synode est toujours là ; il a juste été habilement dissimulé. C’est parce que l’exhortation est, elle-même, une présentation d’une version Magisterialized™ de ce document final. (Je vais vous expliquer dans une minute).

Dans des moments comme celui-ci, nous devons nous souvenir de la règle de Perón. Souvenez-vous du jeu de coquille. Avec ce pontificat particulier, nous ne devons pas être distraits par ce qui est devant nous au point d’oublier de regarder l’autre main. Et l’autre main, dans ce cas, cache tout ce que nous craignions qu’elle ne fasse.

Il y aura d’autres questions à débattre à partir du document dans les semaines et les mois à venir, mais pour les besoins de cette analyse, je limiterai mon champ d’action à cette seule question sur le célibat et l’ordination sacerdotale.

Avant d’aller plus loin, je voudrais fournir des liens vers trois textes importants pour les besoins de cette discussion : le document final du Synode de l’Amazonie, intitulé “L’Amazonie : Nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale” ; l’exhortation apostolique post-synodale Querida Amazonia ; et, enfin, le texte des interventions officielles proposées lors de la conférence de presse d’aujourd’hui pour la présentation de l’exhortation.

Qu’est-il advenu du texte qui a fait l’objet de la fuite ?

Les attentes d’une exhortation explicitement problématique ont été fixées par le texte divulgué d’une partie du document que Roberto de Mattei a rapporté avoir été reçu par un certain nombre d’évêques à l’avance – texte qui aurait “essentiellement répété” le paragraphe 111 du document final du synode sur la question de l’assouplissement du célibat.

C’est ce que dit le paragraphe 111 :

111. De nombreuses communautés ecclésiales du territoire amazonien éprouvent d’énormes difficultés à assister à l’Eucharistie. Parfois, il faut non seulement des mois mais même plusieurs années avant qu’un prêtre puisse retourner dans une communauté pour célébrer l’Eucharistie, offrir le sacrement de la réconciliation ou oindre les malades de la communauté. Nous apprécions le célibat comme un don de Dieu (SC1967 1) dans la mesure où ce don permet au disciple missionnaire, ordonné au sacerdoce, de se consacrer pleinement au service du Saint Peuple de Dieu. Il stimule la charité pastorale, et nous prions pour qu’il y ait de nombreuses vocations vivant le sacerdoce célibataire. Nous savons que cette discipline “n’est pas exigée par la nature même du sacerdoce” (PO 16), bien qu’il y ait de nombreuses raisons pratiques à cela. Dans son encyclique sur le célibat sacerdotal, Saint Paul VI a maintenu cette loi et a exposé les motivations théologiques, spirituelles et pastorales qui la soutiennent. En 1992, l’exhortation post-synodale de Saint Jean-Paul II sur la formation des prêtres a confirmé cette tradition dans l’Église latine (cf. PDV 29). Considérant que la diversité légitime ne nuit pas à la communion et à l’unité de l’Église, mais l’exprime et la sert (cf. LG 13 ; OE 6), témoignent de la pluralité des rites et des disciplines existants, nous proposons que des critères et des dispositions soient établis par l’autorité compétente, dans le cadre de Lumen Gentium 26, pour ordonner comme prêtres des hommes de la communauté appropriés et respectés, ayant une famille légitimement constituée et stable, ayant eu un diaconat permanent fructueux et recevant une formation adéquate pour le sacerdoce, afin de soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les zones les plus reculées de la région amazonienne. À cet égard, certains se sont prononcés en faveur d’une approche plus universelle du sujet.

Aujourd’hui, nous pouvons constater que ce texte n’apparaît pas dans l’exhortation, ni rien de semblable à celle-ci.

En fait, le document ne mentionne même pas les mots “viri probati” ou “ordination” ou “célibat”.

Mais cela ne signifie pas que le problème est résolu.

Un chemin labyrinthique vers des solutions amazoniennes non conventionnelles

La plupart des gens se sont préparés aujourd’hui à lire l’exhortation comme un document autonome. Ce serait normalement une approche sensée, mais dans ce cas, ce n’est pas possible de le faire. D’emblée, Francis précise qu’il présente non seulement l’exhortation, mais aussi le document final du synode – avec le langage déjà mentionné au paragraphe 111 ci-dessus.

Extrait des premiers paragraphes de Querida Amazonia :

La signification de cette Exhortation

2. Pendant le Synode, j’ai écouté les présentations et lu avec intérêt les rapports des groupes de discussion. Dans cette Exhortation, je souhaite apporter ma propre réponse à ce processus de dialogue et de discernement. Je n’entrerai pas dans toutes les questions traitées en détail dans le document final. Je ne prétends pas non plus remplacer ce texte ou le reproduire. Je souhaite simplement proposer un bref cadre de réflexion qui puisse s’appliquer concrètement à la vie de la région amazonienne ; une synthèse de certaines des préoccupations plus vastes que j’ai exprimées dans des documents antérieurs, et qui puisse nous aider à orienter notre réception harmonieuse, créative et fructueuse de l’ensemble du processus synodal.

3. En même temps, je voudrais présenter officiellement le Document final, qui expose les conclusions du Synode, qui a bénéficié de la participation de nombreuses personnes qui connaissent mieux que moi ou que la Curie romaine les problèmes et les enjeux de la région amazonienne, puisqu’elles y vivent, qu’elles en vivent la souffrance et qu’elles l’aiment passionnément. J’ai préféré ne pas citer le Document final dans cette Exhortation, car j’encourage tout le monde à le lire dans son intégralité.

La formulation du paragraphe 111 n’apparaît pas dans l’exhortation parce qu’elle n’est pas nécessaire. Il figure déjà dans le document final. (Tout comme la reprise du thème de l’ordination des femmes au diaconat au paragraphe 103, bien qu’aucune proposition concrète n’y soit faite).

Afin de comprendre l’importance de cette promotion formelle du document final du synode, soutenue par l’exhortation, nous devons nous reporter à la constitution apostolique Episcopalis Communio (E.C.), publiée par le pape François en 2018. (Le mérite en revient à Tim Gordon qui me l’a rappelé. J’avais oublié jusqu’à ce matin que j’avais écrit un article entier à ce sujet).

E.C. a exprimé l’opinion du pape selon laquelle le Synode des Évêques est “l’un des fruits les plus précieux du Concile Vatican II” et que depuis un demi-siècle, les assemblées synodales “ont servi de lieu privilégié d’interprétation et de réception du riche Magistère conciliaire, mais elles ont aussi donné une impulsion significative au Magistère papal ultérieur”.

Après une discussion sur le rôle et le but des synodes et du processus synodal, François a ensuite établi, à la lumière du droit canonique et des considérations qu’il a exposées dans le document, de nouvelles règles et procédures pour régir les synodes et leurs travaux.

L’article 17 du C.E., intitulé “Remise du document final au Pontife Romain”, est l’élément décisif pour nos objectifs d’aujourd’hui (c’est nous qui soulignons) :

§1. Une fois l’approbation des membres obtenue, le Document final de l’Assemblée est présenté au Souverain Pontife, qui décide de sa publication.

S’il est expressément approuvé par le Pontife romain, le Document final participe au Magistère ordinaire du Successeur de Pierre.

§2. Si le Souverain Pontife a conféré un pouvoir délibératif à l’Assemblée du Synode, selon la norme du canon 343 du Code de droit canonique, le Document final participe au Magistère ordinaire du Successeur de Pierre, une fois qu’il a été ratifié et promulgué par lui.

Dans ce cas, le Document final est publié avec la signature du Pontife romain et celle des membres.

En d’autres termes, selon le décret du pape dans Episcopalis Communio, le document final du Synode amazonien “participe au Magistère ordinaire du Successeur de Pierre”.

Et la conférence de presse d’aujourd’hui confirme que c’est ainsi que le document final est perçu par le Vatican.

Dans son intervention d’aujourd’hui, le nouveau cardinal Michael Czerny, S.J. – qui a signalé sa propre volonté de débattre de la question de l’ordination féminine et de l’ordination des viri probati – a déclaré que “outre l’autorité magistrale formelle, cette présentation et cet encouragement officiels confèrent au document final une certaine autorité morale”.

Autorité magistrale formelle.


Ils nous disent que le document final du synode lui-même est ce qui est réellement présenté ici comme magistral, avec toutes ses questions et suggestions ouvertes.

Czerny a d’ailleurs confirmé, en réponse à une question de Sandro Magister lors de la conférence de presse, que toutes les propositions du document final “restent sur la table” :

At Presser for presentation of #QueridaAmazonia, Sandro Magister asks about the proposals of the ordination of married men to the priesthood in the Final document, @jesuitczerny responds that all the particular proposals in the Final document "remain on the table" pic.twitter.com/A0CfrsXKDv
— Catholic Sat (@CatholicSat) February 12, 2020


Réflexions finales


En fin de compte, quand on relie tous les points, il n’y a rien à célébrer ici. Ceux qui étaient concernés par le document final viennent d’apprendre qu’il fait désormais partie du magistère du pape.

L’un des prélats choisis pour le présenter a répondu sans ambages que ses propositions sont toujours en cours.

Rien n’a été retiré de la table.

En fait, même les aspects les plus controversés sont encore en cours d’élaboration.

Diane Montagna de LifeSiteNews a fait pression sur le cardinal Czerny sur la question de l’ordination des femmes, en fait – une question bien plus préoccupante que même l’ordination des viri probati :

LifeSite : Cardinal Czerny, le sacrement de l’Ordre est un sacrement. Le diaconat est une partie, une partie essentielle, de ce sacrement. Ne peut-on pas exclure qu’une femme ne puisse pas être admise dans les Ordres sacrés ?


Cardinal Czerny : C’est à l’étude.


[i]LifeSite : Ce n’est pas à l’étude si une femme peut être admise dans les Ordres sacrés.[/i]

[i]Cardinal Czerny : Le diaconat des femmes est à l’étude.[/i]

[i]LifeSite : Mais pas dans le sens du sacrement des Ordres.[/i]

[i]Cardinal Czerny : Il faudra voir ce que donnera l’étude.[/i]


Montagna continue de faire pression sur Czerny à ce sujet, mais il continue dans cette veine, refusant de donner une réponse définitive sur le fait que l’ordination sacramentelle des femmes au diaconat est exclue. Et il précise que François est impliqué : “le Saint-Père rappellera la commission sur le diaconat”, dit-il, “et nous devrons voir quels en sont les résultats”.

Je le répète : ce n’est pas une victoire. Ni sur les viri probati, ni sur aucune question importante du synode.

Malheureusement, cela a servi à abaisser les défenses de beaucoup de gens – il y a beaucoup de “eh bien, ça aurait pu être pire !” en train de penser ce matin, et je ne peux que vous mettre en garde de rester sur vos gardes.

Nous n’avons pas fini d’entendre parler de tout cela. Ils ont investi des années de travail pour en arriver là. Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas fait avancer ces questions par le biais de l’exhortation qu’ils sont partis.

Tenez bon.

Mise à jour :


Le Cardinal Baldisseri, dans les questions-réponses du presseur d’aujourd’hui (non incluses dans le texte officiel auquel j’ai fait référence ci-dessus), affirme que le Pape François n’a pas expressément approuvé le document final du synode, malgré le fait que François ait dit “Je voudrais présenter officiellement le document final” au début de l’exhortation et ait expliqué qu’il ne l’avait pas cité dans l’exhortation parce qu’il voulait “encourager tout le monde à le lire en entier”.

Voici Baldisseri :

After some confusion of the status of the Final Document of the Amazon Synod at Presser for presentation of #QueridaAmazonia, Cardinal Baldisseri says the Final Document has "moral authority but does not have magisterial authority" pic.twitter.com/ZWpc5UxiCS
— Catholic Sat (@CatholicSat) February 12, 2020


Je vais me contenter d’une faute d’appel sur ce point. Tout d’abord, Baldisseri ne semble pas sûr de lui ici, et il pourrait bien être corrigé par Francis plus tard – mais seulement si l’ambiguïté qu’il introduit ne sert pas à quelque chose.

Mais je pense que Episcopalis Communio, dans la mesure où il n’identifie pas de mécanisme d'”approbation expresse”, s’applique néanmoins ici. Le pape présente officiellement le document et encourage tout le monde à le lire en même temps que l’exhortation.

Si ce n’est pas une approbation, qu’est-ce que c’est ?
 
(Traduction site "abbatah.com")

par Gilbert Chevalier
le Dim 16 Fév - 21:42
 
Rechercher dans: 2020
Sujet: News au 16 février 2020
Réponses: 9
Vues: 1270

News au 15 février 2020


Elle non plus ne pense pas que l’exhortation classe définitivement le problème du célibat sacerdotal, et elle souligne le fait, très significatif, que dès l’exorde, le Pape enjoint de lire le Document Final du Synode en entier (1), investissant ainsi ce texte confus et ennuyeux d’une autorité qui ne lui appartient pas…

… Mais le Christ a dit « que votre oui soit oui, votre non, non »… et que la vérité ne de dilue pas dans une logorrhée indigeste que personne ne lira, sauf les « initiés » habituels.


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« CHÈRE AMAZONIE… »: ce n’est que PARTIE REMISE


L’Exhortation apostolique post-synodale « Querida Amazonia » a été présentée: elle ne reprend pas la demande des prêtres mariés et des femmes diacres, mais le Pape François a demandé que le Document final du Synode soit appliqué avec tout ce qu’il contient. Et même si le sentiment est celui d’un texte « dégonflé » par la critique, l’Evangile et la culture sont excessivement divisés alors que l’on fait une apologie voilée de la Pachamama. En attendant, les « interprètes officiels » du pontificat déclarent que les questions les plus épineuses ne sont pas closes et avancent avec le synode

L’Exhortation apostolique post-synodale du Pape François a enfin été publiée. Querida Amazonia est un document pas très long: 111 paragraphes, répartis en quatre macro-sections, qui ont l’objectif d’exprimer les « résonances » provoquées chez le Souverain Pontife par le chemin du Synode, excluant la volonté tant de remplacer que de répéter le Document final. Le Document est au contraire recommandé à l’attention des lecteurs de l’Exhortation: « J’ai préféré ne pas mentionner ce Document dans cette Exhortation, car je vous invite à le lire dans son intégralité » (§ 3). Et même, dans le paragraphe suivant, la recommandation de la lecture devient une exhortation à l’ensemble de l’Église à se laisser « enrichir et interpeller par ce travail », et aux populations qui vivent en Amazonie, pasteurs et laïcs, à s’engager « dans son application » (§ 4).

La teneur de cette introduction de l’Exhortation Apostolique communique déjà une indication d’une importance décisive: le Pape demande que le Document soit appliqué, avec tout ce qu’il contient. La conséquence est que cette exhortation doit être lue en parallèle avec les conclusions finales du Synode. Le Pape y apporte des résonances, « un bref cadre de réflexion qui incarne dans la réalité amazonienne une synthèse de certaines grandes préoccupations que j’ai déjà exprimées dans mes documents précédents » (§ 2) ; il y a des indications qui doivent être appliquées.

Le dicton dit « 
in cauda venenum« , mais ici le danger semble avoir été transféré in capite.

Cela semble être l’aspect le plus important d’un texte plutôt répétitif, plein d’aspects génériques et de clichés, sans jamais rien resserrer. Une grande partie du texte se répand pour mettre en évidence la sagesse des peuples amazoniens, leur harmonie avec la création, etc., et même lorsqu’il affirme qu’il est essentiel de leur apporter le kérygme (§§ 64-66), il semble presque qu’il s’agisse de mettre la fameuse cerise sur un gâteau, qui au fond, était déjà savoureux en soi.

L’Exhortation est basée sur quatre « rêves », respectivement social (§§ 8-27), culturel (§§ 28-40), écologique (§§ 41-60) et ecclésial (§§ 61-110). Les problèmes de la colonisation, du déracinement territorial, de la culture indigène à préserver et le problème écologique sont repris, le tout assaisonné de textes poétiques – explique Tornielli dans son éditorial – « qui aident le lecteur à entrer en contact avec la merveilleuse beauté de cette région, mais aussi avec ses drames quotidiens ».

Même la partie qui traite de l’aspect plus spécifiquement ecclésial est une reprise très vague du thème de l’inculturation, avec en outre des déclarations si génériques qu’elles se prêtent à une interprétation périlleuse dans n’importe quelle direction. Comme lorsqu’on sépare à l’excès l’Évangile et la culture, en exhortant les missionnaires à ne pas vouloir exporter leur propre culture en même temps que l’Évangile (§§ 67-69). Ou comme lorsqu’on met en garde contre une trop grande hâte à « classer comme superstition ou paganisme certaines expressions religieuses qui surgissent spontanément de la vie des gens » (§ 78) et qu'« il est possible de recevoir d’une certaine manière un symbole indigène sans nécessairement le qualifier d’idolâtre » (§ 79). Pratiquement une apologie de la Pachamama. Ou encore lorsqu’on déclare inadmissible « face aux pauvres et aux oubliés de l’Amazonie, une discipline qui les exclut et les éloigne, car ils sont ainsi écartés par une Église transformée en barrière de douane » (§ 84).

Le sentiment est donc qu’il s’agit d’un texte « dégonflé » par nécessité, face aux nombreuses critiques émises. Même l’ouverture tant attendue au clergé marié n’a pas été intégrée dans le texte, pas plus que l’accès à une forme quelconque de diaconat féminin. Les événements de ces dernières semaines ont certainement joué un rôle important: non seulement le livre du cardinal Sarah et de Benoît XVI, mais aussi la pression excessive de l’Allemagne ont dû appeler à une plus grande prudence.

Comme mentionné au début, le vrai danger réside précisément dans les premiers paragraphes, qui investissent en fait le Document final du Synode d’une autorité impropre. C’est dans cette fissure que les prochaines étapes seront franchies, comme Spadaro l’a déjà annoncé dans son tweet aujourd’hui: « La Civiltà Cattolica fournira rapidement, selon la tradition, mon commentaire sur cette Exhortation apostolique, qui est une étape fondamentale du processus synodal en cours » (2).


En attendant l’interprétation « magistérielle » de Spadaro, il convient de noter que Tornielli lui aussi regarde déjà vers l’avenir, du moins en ce qui concerne le célibat sacerdotal: « une question qui a été débattue pendant longtemps et qui pourrait l’être encore à l’avenir, car ‘la continance parfaite et perpétuelle’ n’est ‘certainement pas requise par la nature même du sacerdoce’, comme l’a déclaré le Concile œcuménique Vatican II« . Dans le texte cité par Tornielli, le Concile note simplement qu’historiquement il a toujours existé un clergé marié, à côté d’un clergé célibataire et que, par conséquent, le célibat n’est pas strictement requis par le sacerdoce. Il est toutefois dommage que la nature du sacerdoce, selon la tradition de l’Église, exige en tout cas la continence également pour les personnes mariées, à partir du moment de l’ordination. Ce texte de Presbyterorum Ordinis, n. 16, si l’on ne veut pas heurter frontalement toute la Tradition de l’Église , doit être compris comme la reconnaissance de la coexistence légitime d’un clergé célibataire et d’un clergé marié, mais continent. C’est un texte qui pourrait – et devrait probablement – être exprimé de manière plus claire, mais qui est en tout cas passible d’une interprétation conforme aux données de la Tradition de l’Église. Si Tornielli a l’intention d’interpréter le Concile en rupture avec la Tradition, qu’il le dise ouvertement.

L’ensemble du texte et les premières réactions conduisent donc à penser que la bataille n’a pas abouti aux résultats espérés, mais qu’on ne peut pas dormir sur ses deux oreilles. Tout d’abord parce qu’il faudra comprendre comment le Document final sera réellement mis en œuvre en Amazonie : il est en effet peu probable que le cardinal Hummes et l’évêque Kreutler se limitent à encourager les vocations missionnaires, comme le demande l’Exhortation Apostolique (§ 90). Ensuite, Tornielli et Spadaro suggèrent tous deux que the show must go on: il y a un synode allemand qui bat son plein, qui annonce déjà qu’il va se mettre le célibat sacerdotal sous les semelles; et puis il y a un prochain synode, dans lequel on tentera de mettre sur la table l’idée d’une Église comme synode perpétuel.



NDT


(1) Il suffit de lire Ivereigh:

The synod doc is part of the ordinary magisterium of the Church (bishops have teaching authority), which is why Francis in #QueridaAmazonía (papal magisterium) urges the whole of the Church to read it in its entirety and be enriched by it, and the Church in Amazonia to apply it. https://t.co/odCRLuUj63
— Austen Ivereigh (@austeni) February 13, 2020


Le doc synodal fait partie du magistère ordinaire de l’Église (les évêques ont le pouvoir d’enseigner), c’est pourquoi François dans #QueridaAmazonía (magistère papal) exhorte l’ensemble de l’Église à le lire dans son intégralité et à s’en enrichir, et l’Église en Amazonie à l’appliquer.

(2) Le commentaire est déjà prêt: www.laciviltacattolica.it/articolo/commento-alla-esortazione-apostolica-di-papa-francesco-querida-amazonia/

Il mio commento a #QueridaAmazzonia. Ecco come evitare di trasformare un documento potente che accompagna (e non sostituisce!) quanto detto al Sinodo per l’Amazzonia in un documento di sagrestia https://t.co/iyrQaR9gJ2 esortazione-apostolica-di-papa-francesco-querida-amazonia
— Antonio Spadaro (@antoniospadaro) February 12, 2020


Mon commentaire à #QueridaAmazzonia. Voilà comment éviter de transformer un document puissant qui accompagne (et ne remplace pas !) ce qui a été dit au Synode pour l’Amazonie en un document de sacristie

par Gilbert Chevalier
le Sam 15 Fév - 11:05
 
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Sujet: News au 15 février 2020
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