Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
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Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
>>> Le CAS d'un PAPE HÉRÉTIQUE : comme François l'est, concluez.Aldo Maria Valli, le 29 novembre 2018, dans son Blog a écrit:
(exemple du monastère déglingué de Lisieux)
Des religieuses cloîtrées.
De “Quaerere Deum” à l’aggiornamento.
Sans respect pour les contemplativesD’une part, plus de trois cents moniales cloîtrées, venant d’Italie et de l’étranger et appartenant à différents Ordres, d’autre part, le cardinal brésilien João Braz De Aviz, préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, et le secrétaire de la même Congrégation, l’espagnol José Rodríguez Carballo.Source : https://www.aldomariavalli.it/2018/11/29/monache-di-clausura-dal-quaerere-deum-allaggiornamento-senza-rispetto-per-le-contemplative/
Nous sommes le 21 novembre 2018, nous sommes à l’Université Pontificale du Latran et la rencontre, organisée par les moniales assistantes du Secrétariat à l’occasion de la Journée Pro Orantibus, entend faire le point sur la constitution apostolique Vultum Dei quaerere de François (22 juillet 2016) et Cor orans, l’instruction de la constitution apostolique publiée par la Congrégation le 1er avril 2018.
Je dirai d’emblée que les interventions de Braz de Aviz et de Carballo suscitent beaucoup de perplexité en raison d’une série d’ambiguïtés et de distorsions dans le contenu, mais aussi dans le ton.
Commençons par le cardinal. Il était responsable du Vultum Dei quaerere, et s’est concentré sur la question de la formation : « Nous devons nous concentrer sur une formation adaptée aux besoins du moment présent : intégrale, personnalisée et bien accompagnée. Nourrir la fidélité créative au charisme reçu. »
La formation est donc un point décisif. Avec quel objectif ? Une « fidélité créative » au charisme. Et là, nous avons déjà une première ambiguïté. Que signifie « fidélité créative » ? Faut-il être fidèle ou pas ?
Le cardinal ajoute : « Alors dans la constitution on parle aussi de prière et de beaucoup d’autres choses, mais d’abord de formation. »
La prière vient donc plus tard, avec « beaucoup d’autres choses », par rapport à la formation. On parle de nonnes ou de managers ?
Le titre du discours du cardinal est « Écouter le Seigneur de Pierre dans l’Église pour actualiser la vie contemplative consacrée millénaire » et ici surgissent d’autres raisons de perplexité : si la vie contemplative consacrée a une tradition millénaire, qui nous est parvenue, c’est précisément parce que l’actualisation, dans ce cas, n’a pu affecter sa substance et causer ces dommages dans les autres secteurs de vie de l’Église. Il est également difficile de ne pas saisir une note d’arrogance dans le prétexte de pouvoir « actualiser » un patrimoine de foi et de spiritualité qui, le cas échéant, devrait être protégé, préservé et gardé.
Un autre concept sur lequel le cardinal se concentre est celui de « l’écoute », aujourd’hui très en vogue et utilisé ici pour une défense officielle du pape. Le préfet dit : « Il ne s’agit pas d’écouter l’un de nous, un cardinal, un évêque, le pape. Non. Il écoute le Seigneur qui nous parle aujourd’hui. Et il nous parle à travers Pierre. On se fiche du nom de Pietro. Mais en ce moment Pierre est François et donc toutes les formes de nostalgie qui nous mettent hors du temps ou nous font transporter la mission de Pierre hors du temps ne sont pas bonnes. On doit toujours être avec Pietro. La nostalgie ne marche pas. Nous devons toujours être avec le pape que Dieu nous a donné. Peu importe le nom du Pape. En ce moment, Pierre est François et nous devons donc être avec François, un pape qui est un don impensable, car avec clarté, transparence et simplicité, il nous donne les lignes à suivre dans un moment difficile pour l’Église, caractérisé par tant de problèmes. »
Maintenant, étant donné que nous parlons à des moniales, à des personnes qui vivent de manière radicale leur choix de vie donné à Dieu, il est plutôt étrange cet appel au devoir d’être avec le Pape. Ici, nous voyons un problème dans la réalité : de toute évidence, la Congrégation a reçu des protestations et des doléances de moniales, préoccupées par le fait que Pierre aujourd’hui, à bien des égards, n’est pas en continuité avec Pierre. Et, si c’est le cas, de la part des moniales, il ne s’agit pas de nostalgie du passé, comme le dit le cardinal, mais d’une préoccupation qui doit être sérieusement prise en compte, pour le présent.
Puis, étonnamment, le préfet dit : « Il n’y a pas eu de querelle en conclave, nous étions tous d’accord sur Bergoglio, à tel point que nous l’avons élu en un jour et demi, même si nous avions à manger et à boire pendant deux semaines. »
C’est une précision très curieuse, apparemment hors de question. Cela signifie-t-il qu’un monastère a semé la perplexité quant à la légitimité de l’élection de Bergoglio au Saint-Siège ?
Allons de l’avant. Le cardinal dit : « Le Concile nous demande de devenir disciples de Jésus, des fondateurs et de dialoguer avec la culture du moment qui n’est pas celle du passé », sans cacher que « tout cela est fatigant », mais sachant bien que « l’Esprit Saint aujourd’hui est plus un signe d’instabilité que de stabilité : il déplace les eaux et nous laisse avec l’eau dans la gorge parce que nous ne nous arrêtons pas sur notre sécurité. »
Or, étant donné que le Concile demande aux religieux de revenir aux racines du charisme du fondateur, d’entendre l’Esprit Saint comme motif de doute et d’instabilité, alors que le Paraclet est l’Esprit de vérité et le défenseur des croyants, ne peut que provoquer un profond malaise. L’Esprit Saint ne nous laisse pas « avec de l’eau dans la gorge », il n’aime pas le doute et l’incertitude. Au contraire, c’est l’Esprit qui réconforte et console dans la Vérité.
Avec Vultum Dei quaerere, affirme ensuite le cardinal, le pape a jugé nécessaire d’offrir à l’Église une nouvelle constitution apostolique sur la vie dans les monastères « à la lumière du Concile et en tenant compte des nouvelles conditions socioculturelles », car « nous ne pouvons pas seulement regarder vers le passé » et « le Concile nous invite au dialogue avec la culture du moment, qui ne correspond plus au passé ».
Ici, nous sommes confrontés à d’autres expressions surprenantes. Jusqu’à preuve du contraire, les moniales se consacrent à la contemplation dans la prière : pourquoi alors mettre au premier plan le dialogue avec le monde ? Au contraire, il faut souligner que la vie contemplative se caractérise par le fait d’être en rapport avec le monde sans les moyens humains propres aux autres vocations (rencontres, colloques, études, etc.), dans le but de favoriser une relation directe et continue avec le surnaturel.
Le cardinal poursuit : « La mise à jour de la vie contemplative à la lumière de Vatican II, en ce temps de progrès rapide de l’histoire humaine, est une nécessité. Silence, écoute, intériorité, stabilité sont les valeurs à trouver. La vie contemplative est un défi pour la mentalité actuelle. »
Bien sûr, la vie contemplative a toujours été un défi, mais le silence, l’écoute, l’intériorité et la stabilité sont des valeurs qui seront toutes perdues si nous continuons à les actualiser et à mettre le dialogue avec le monde au premier plan. Où sont l’union avec Dieu, la prière, l’oblation, c’est-à-dire toutes ces expressions que l’Église utilisait autrefois pour indiquer la tâche assignée aux moniales ? Il semble presque que le cardinal en ait peur. En fait, avec une expression qui semble plus New Age que catholique, il ne parle pas de prière mais, de façon générique, d’« intériorité ».
Une autre affirmation du cardinal qui suscite la perplexité est la suivante : « Les contemplatifs ne sont pas isolés, ils ne sont pas une ONG, mais font partie de l’Église. Ils ne sont pas des îles, ils font partie d’un corps vivant. »
Bien sûr, les contemplatives ne sont pas des îles, en fait elles vivent dans des communautés où la vie fraternelle est menée. C’est le monastère qui est une île, et il doit en être ainsi, parce que c’est dans sa nature.
Et nous voici à un autre point qui suscite l’émerveillement. « Le pape - dit le cardinal - parle de la rencontre de Moïse avec Dieu dans le buisson ardent et en tire une réalité très importante : être attiré par le visage de Dieu et par la terre sacrée qui est l’autre. L’importance de la femme ou de l’homme qui marche avec moi dans la vie contemplative est soulignée. La relation avec l’autre est une expérience du mystère de Dieu. Nous devons enlever nos sandales devant la terre sacrée de l’autre. Nous ne devons pas laisser les relations dans la médiocrité. Une spiritualité trop individuelle ne nous aide pas à entrer dans cette spiritualité. Dans une société dominée par une curiosité morbide, l’Église a besoin d’un autre type de relation : le caractère sacré de l’autre. »
Maintenant, il est normal de se concentrer sur le caractère sacré de l’autre et de souligner une expression utilisée par François dans Evangelii gaudium, mais de mettre la relation interpersonnelle au premier plan apparaît comme un renversement de perspective. Dans le cas de la vie contemplative, tout prend sens dans la relation avec Dieu. C’est face à l’espace et au temps de Dieu que nous devons nous déchausser. Dans le choix de la vie des contemplatives, tout, y compris la relation avec l’autre (minuscule) a un sens à partir de la relation avec l’Autre (majuscule). Et d’ici vient un exemple qui concerne toute l’Église, parce que toute l’Église, souvent réduite à une agence sociale, a besoin de revenir pour se relier au caractère sacré de Dieu.
Le cardinal poursuit : « Nous nous souvenons de ce que dit Thomas de Kempis dans le livre I de l’Imitation du Christ : quand nous entrons en crise dans notre vocation et que nous voulons sortir, il vaut mieux ne pas partir, car le Seigneur y retourne et ne retrouve plus la personne. »
Ici la référence, entre les lignes, est faite aux moniales qui, face aux abus du Vatican, choisissent de partir, comme dans le cas sensationnel des Petites Sœurs de Marie Mère du Rédempteur à Laval, France : trente-quatre des trente-neuf moniales qui ont décidé de renoncer à leurs vœux après avoir été étiquetées par des commissaires comme trop "traditionalistes" et attachées à la prière. Mieux vaut ne pas partir, mendie maintenant le cardinal. Cela signifie-t-il que d’autres moniales ont exprimé la même intention ?
Et maintenant écoutez : « Nous devons entrer dans cette constitution apostolique sans réserves créées par nos traditions ou avec des doutes sur les idées du pape ou le désir du pape de détruire quelque chose. Si tu pensais comme ça, ça ferait mal. J’ai confiance en Pierre, j’ai confiance en ce besoin de la vie contemplative d’être attentif à la nouvelle mentalité qui est dans la nouvelle culture. La culture d’aujourd’hui ne veut plus de gens qui dominent les autres. On se blesse aussi avec des mots comme "supérieur" et "inférieur". Pourquoi supérieur et inférieur ? Supérieur à qui et inférieur à qui ? Ne devons-nous pas être juste des frères et sœurs ? »
Donc, en résumé : la tradition n’est que quelque chose qui crée de dangereuses « réserves », la vie contemplative doit être en harmonie avec « la nouvelle mentalité » et « la nouvelle culture » et les supérieurs ne doivent plus l’être. Cela signifie-t-il que plus personne n’a le pouvoir d’enseigner ? Tout de même ? Comment ne pas entendre ici l’écho d’une idéologie à saveur 1968 qui est sortie du temps ?
Si ces lignes étaient mises en pratique, nous aurions une distorsion non seulement de la vie cloîtrée, mais de la vie religieuse en tant que telle. Sans obéissance, il n’y a plus de vie religieuse. Et, en tout cas, quelle basse vision le cardinal a de la relation entre l’enseignant et l’enseigné ! Il parle des gens qui dominent les autres, mais les moniales nous assurent que ce n’est pas le cas dans les monastères. Dans l’obéissance, le religieux se réalise dans le Christ, parce qu’il est certain que chaque action, même la plus petite, conduit à l’union avec Dieu.
Et maintenant, le rapport de Monseigneur José Rodriguez Carballo, consacré à l’Instruction Cor orans.
L’archevêque a commencé par une captatio benevolentiae qui est aussi un reproche : « C’est vraiment agréable d’être ensemble ! Nous savons que les murs du monastère ont beaucoup de portes, donc celle qui s’ouvre pour une telle rencontre est belle ! Dis-le à celles qui ne voulaient pas venir, dis-le-leur ! »
Il n’en reste pas moins que la plupart des moniales (il y a plus de 3500 monastères dans le monde) n’ont pas assisté à la rencontre à Rome. Et si c’était la décision, il doit y avoir une raison.
L’archevêque poursuit : « Cor orans est une instruction d’application. Ce n’est pas une répétition de Vultum dei quaerere : il y a les principes, ici les applications. Accueillons la voix de l’Église avec ouverture et disponibilité même si elle ne coïncide pas pleinement avec nos désirs ! »
Je peux vous aider ? Il ne s’agit pas ici de « désirs », mais de vœux, de consciences, de serments faits à Dieu, d’une vie totalement consacrée, selon les fondateurs, les traditions millénaires.
Carballo poursuit : « Accompagnez-les avec amour fraternel, toujours en les traitant comme des femmes adultes, en respectant leurs propres compétences, sans ingérence indue. Ce sont les paroles du pape aux délégués et aux vicaires de la vie consacrée. Femmes matures ! J’aime beaucoup ces mots. Vous êtes des femmes adultes. Traitez vos vies comme des adultes, pas comme des adultères : ce qui me convient oui, ce qui ne me convient pas non ! »
Maintenant, je trouve ce ton inadmissible. Le jeu de mots entre « adulte » et « adultère » est offensant. Monseigneur pense-t-il qu’il parle à des filles inconscientes ? Ce n’est pas une question de convenance, mais de fidélité au charisme, de fidélité au serment fait à Dieu. Et puis il y a une veine chauvine : est-ce que votre excellence parlerait ainsi si vous aviez des moines mâles devant vous ?
L’emploi d’un mot comme « adultère » est aussi le signe d’un temps où l’Église ne respire plus la chasteté. Il y a quelques années seulement, aucun archevêque n’aurait pensé à parler d’une manière aussi vulgaire en présence des personnes consacrées. Mais maintenant la vulgarité est entrée dans l’Église.
Carballo poursuit : « Ne vous laissez pas manipuler ! C’est vous qui devez gérer votre vie de femmes adultes ! Non pas une, mais trois grilles sont nécessaires pour vous séparer de ceux qui veulent vous manipuler, même s’ils sont évêques, cardinaux, frères ou autres personnes. C’est vous qui devez discerner, parce qu’il y a des gens qui vous font tant de mal. Parce qu’ils projettent sur vous les idées qu’ils ont. »
Ce sont là d’autres allégations graves. Si le monseigneur est vraiment convaincu que quelqu’un manipule les moniales, il doit nommer les moniales et préciser les circonstances. Pourquoi ennuyer les nonnes autant alors qu’elles ont déjà tant de problèmes ?
L’archevêque dit ensuite que le département a rédigé ses propres documents après avoir « pris très au sérieux » les réponses à un questionnaire envoyé aux monastères : « Je peux vous dire que vous êtes les auteurs de ces deux documents en principe. L’opinion majoritaire a été scrupuleusement respectée et je crois que c’est la première fois que c’est vous qui avez écrit. » En fait, nous avons appris que seule une minorité de couvents ont répondu.
Le ton de l’archevêque redevient irrespectueux, je dirais même moqueur, quand il parle de l’autonomie qui est justement chère aux monastères : « Le monastère sui juris jouit d’une autonomie juridique, de sorte que les fédérations, il faut le dire pour la énième fois, n’enlèvent pas l’autonomie que vous voulez tant préserver. Sauvegardez-la ! Si vous pensez que le Seigneur vous donne des dogmes que nous devons défendre, c’est bien... ».
Il semble ici que l’autonomie est une fixation des moniales, au contraire c’est le cœur du problème, et l’archevêque n’a pas le droit de se moquer d’une juste préoccupation.
« Personne ne vous enlève votre autonomie, pour toujours. L’autonomie n’est pas un droit, ce n’est pas un privilège acquis une fois pour toutes. C’est quelque chose qu’on achète, mais qu’on peut perdre. »
D’accord, l’autonomie ne sera pas un privilège, mais c’est une condition préalable à la vie du monastère. Il semble cependant que la Congrégation ne veuille pas l’apprécier, mais la pénaliser.
Puis, critiquant certaines abbesses qui restent en fonction même pendant trente ans, le monseigneur dit : « Finissons avec tant d’histoires, chères sœurs. Il semble que certaines sœurs soient nées pour gouverner toute leur vie et d’autres pour obéir. Non, le service de l’autorité est un service qui accueille pour servir, et puis part. Et ce n’est pas une catastrophe. Saint François a abandonné. Chez les jésuites, le dépositaire du préposé renonce. Et le pape aussi ! Gardons ça à l’esprit. »
« Finissons-en avec beaucoup d’histoires » ? Encore une fois, le ton est inacceptable. De plus, l’archevêque semble oublier que l’abbesse ou la prieure est élue et finalement reconfirmée à la majorité des deux tiers. Ce n’est pas une usurpatrice qui prend les choses en main. Bien sûr, dans les monastères en général, les moniales reconfirment la même supérieure, car elles n’aiment pas le changement et veulent la stabilité. Mais pour la Congrégation, où l’on pense en termes idéologiques, ce qui n’est pas bon : pour eux, ce qui compte, c’est de changer.
Après avoir souligné l’importance de la formation à son tour, le monseigneur s’est concentré sur la question de l’isolement et a de nouveau étouffé les moniales avec un ton offensant : « Il faut absolument éviter l’isolement des autres monastères de l’institut ou du diocèse. Il y a peu de temps, un monastère nous a écrit pour nous demander une dispense de la fédération parce que, disait-il, « nous sommes les plus pauvres, nous sommes les plus observants, nous sommes les plus observants, nous sommes les plus les plus... ». C’est de l’orgueil spirituel que je ne vous dis pas devant Dieu ce que je pense que cela va causer ! Prenez soin de vous préserver de la maladie de l’autoréférence. C’est une maladie ! »
Outre le fait qu’il n’est pas crédible que les moniales aient réellement écrit de cette façon, il n’en demeure pas moins que beaucoup de monastères écrivent à la Congrégation pour demander d’être dispensés de la fédération. C’est la réalité. Ce que, cependant, idéologiquement, vous voulez nier afin d’imposer votre vision. C’est ainsi que le mot « autoréférence » est utilisé, un autre terme à la mode dans l’Église aujourd’hui et utilisé pour délégitimer toute personne ou communauté mal à l’aise.
Et entendez ici : « Ne vous séparez pas complètement du monde ! La connexion au monde est importante ! C’est ce que dit le pape. Pour qui d’autre priez-vous ? Pour un monde qui n’existe pas ? »
Encore une fois, la perspective est renversée. Monseigneur sait-il qu’il parle à des moniales cloîtrées, à des moniales qui ont consacré leur vie à la prière dans la séparation du monde ?
Et l’invective anti-médiatique pourrait-elle être absente ? La voici : « Attention à ne pas avoir la grille portable (expression du Saint-Père). N’allez pas voir les médias bavards. Je suis convaincu que si vous ne faites pas attention à ces deux choses, vous mettez votre vie contemplative en danger. Quittez les blogs, les tweets ! C’est tout ce qu’il y a maintenant. Le bavardage médiatique est une expression du saint père. Connectez-vous donc oui, mais faites attention à ne pas devenir la proie de ces moyens. Et je suis convaincu que le cloître tel qu’il est aujourd’hui passe plus par ces moyens que par les grilles. Et je crois qu’ici, pardonnez-moi, c’est exagéré dans les monastères, et vous devez vous former vous-mêmes. Que ce n’est pas pour interdire, non, vous êtes des adultes ! C’est pourquoi il y a discernement communautaire. Le cloître physique et le cloître du cœur doivent aller de pair ! »
Qu’est-ce que c’est que cette peur des médias ? Et pourquoi Monseigneur met-il en garde à un moment donné contre les blogs qui disent qu’avec les nouveaux documents du Vatican, les monastères sont déformés et mis en danger ? Tu as peur que la vérité éclate ?
Le mépris substantiel pour les moniales, mais aussi pour l’histoire même du monachisme, réapparaît lorsque Monseigneur Carballo passe à la défense officielle des fédérations entre monastères, imposée par le Saint-Siège aussi contre la volonté des monastères eux-mêmes, au nom d’une « coordination » qui en sait tant sur la normalisation : « Vous ne le savez pas ! L’isolement vous rend manipulable ! Plus vous êtes isolé, plus vous aurez de manipulateurs autour de vous. »
Ainsi, une tradition millénaire, celle de l’autonomie et de l’isolement, qui a permis au monachisme de nous atteindre en nous transmettant un trésor de spiritualité, est écartée comme une source de « manipulation ». C’est une très bonne analyse...
Puis, en ce qui concerne le grand nombre de monastères qui demandent la dispense du fédéralisme, voici encore une note de machisme : « Vous avez demandé que la présidente [de la fédération] ait plus d’autorité, mais maintenant vous avez peur ! Parce que vous savez que la femme pose son doigt sur la plaie bien plus que l’homme ! »
Mais la vérité échappe presque à la bouche de Monseigneur : « La présidente doit vérifier la situation administrative des monastères. » La vraie raison pour laquelle tant d’importance est accordée aux fédérations est en fait ceci : être capable de prendre soin des biens et de la propriété des monastères.
Les interventions ci-dessus sont incroyables. Si Pie XII parlait des vierges chrétiennes comme de la « partie la plus choisie du troupeau du Christ », de la « vie angélique », des « trésors de perfection religieuse cachés dans les monastères », des « fleurs et fruits de sainteté », nous avons maintenant des prêtres qui se permettent de s’adresser aux moniales avec sarcasme, comme à des inconscientes et à des incapables, voire comme à des « adultères ».
Nos chères nonnes qui, malgré tout, vivent sous la bannière de quaerere Deum, ne méritent vraiment pas d’être abusées de cette façon.
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Le CHAPELET QUOTIDIEN récité avec vous : https://catholique.forumactif.com/t1-le-chapelet-quotidien-recite-avec-vous-gilbert-chevalier#1
Re: Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
Ce qui reste des monastères
Va bientôt rentrer sous terre :
De l'Antéchrist, c'est la volonté
Car il veut tout écrabouiller,
Gardant lui seul toutes les manettes
Afin d'asservir la planète
En la prenant en otage,
La réduisant en esclavage.
Va bientôt rentrer sous terre :
De l'Antéchrist, c'est la volonté
Car il veut tout écrabouiller,
Gardant lui seul toutes les manettes
Afin d'asservir la planète
En la prenant en otage,
La réduisant en esclavage.
Pendant les trois ans et demi
Qui sont très proches maintenant,
Assurément, je vous le dis,
Que restera-t-il de vivant
Des religieux et religieuses ?
Tout sera coupé à ras
Par la terrible nébuleuse
De l'Antéchrist et de ses rats !
Qui sont très proches maintenant,
Assurément, je vous le dis,
Que restera-t-il de vivant
Des religieux et religieuses ?
Tout sera coupé à ras
Par la terrible nébuleuse
De l'Antéchrist et de ses rats !
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Le CHAPELET QUOTIDIEN récité avec vous : https://catholique.forumactif.com/t1-le-chapelet-quotidien-recite-avec-vous-gilbert-chevalier#1
Re: Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
Enterrement de première classe
Aldo Maria Valli, dans son Blog \"Duc in altum", le 8 septembre 2018 a écrit:Quelqu’un veut-il liquider le monachisme ?
Vultum Dei quaerereetCor orans :
comment s’attaquer à l’autonomie des monastères
(premier de trois articles)Dans l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate sur l’appel à la sainteté dans le monde contemporain (19 mars 2018), à un certain moment, dans la section consacrée à L’activité qui sanctifie, nous lisons : « Il n’est pas sain d’aimer le silence et d’éviter la rencontre avec autrui, de vouloir le repos et de rejeter l’activité, de chercher la prière et de sous-estimer le service. Tout peut être accepté et intégré comme faisant partie de son existence dans ce monde, et devient partie intégrante du chemin de la sanctification. Nous sommes appelés à vivre la contemplation aussi au milieu de l’action, et nous nous sanctifions dans l’exercice responsable et généreux de notre mission. » (n. 26)
Comme cela m’arrive souvent avec François, j’ai lu et relu le passage plusieurs fois, avec un déconcertement croissant. Mon collègue Marco Tosatti, devant ces mots, a commenté : « Les moniales cloîtrées et les religieuses contemplatives seront heureuses. En cinq lignes, le Souverain Pontife liquide un couple de millénaires de monachisme contemplatif, masculin et féminin. »
Ce qui est frappant, c’est la confusion combinée à la superficialité, le tout assaisonné de vivacité. Comment ça, ce n’est pas sain d’aimer le silence ? Et comment peut-on penser que le silence amoureux signifie « vouloir se reposer » ? Et comment penser que « chercher la prière » est quelque chose à opposer au service ? Et pourquoi mettre « la rencontre avec l’autre » en tête de tout, alors que ce qui compte, c’est la rencontre avec Dieu ?
Tout dans ces mots me semble faux, le résultat d’une vision difficile à comprendre. De toute façon, je n’y pensais plus.
Puis, quelques jours après la publication de Gaudete et exsultate (un document qui ne me convainc pas à bien d’autres égards), le Vatican a annoncé Cor orans, une instruction d’application sur la vie contemplative des femmes, qui porte la date du 1er avril 2018 et les signatures du Cardinal João Braz de Aviz et Mgr José Rodríguez Carballo, respectivement préfet et secrétaire de la Congrégation des Instituts de vie consacrée et Sociétés de vie apostolique.
Cor orans est une sorte de manuel pour l’application du Vultum Dei quaerere, la constitution apostolique sur la vie contemplative des femmes signée par François le 29 juin 2016.
Ce qui est curieux, c’est que Vultum Dei quaerere (également dans l’édition de la Libreria Editrice Vaticana) compte 62 pages, contre 108 dans le manuel à utiliser pour son application. Pourquoi tant de ponctualité ? Qu’est-ce qui est en jeu ici ?
Impressionné négativement par les paroles de Gaudete et exsultate rapportées au début, je relis Vultum Dei quaerere sous un jour nouveau et j’approchai Cor orans avec une certaine suspicion. Je me demandais, où est la tromperie ? Voulez-vous voir que quelqu’un est vraiment au travail, pour utiliser le terme de Tosatti, pour liquider le monachisme (dans ce cas-ci féminin) ?
Vultum Dei quaerere est apparemment un document qui loue ceux qui font le choix de la vie contemplative au sein des communautés « placées comme des villes sur la montagne et des lampes sur la lucarne » (n. 2), mais, en pratique, comme le note Hilary White dans The Remnant ( remnantnewspaper.com/…/3906-pope-franc… ) si vous le lisez avec les lunettes mises à votre disposition par Cor orans, vous découvrirez que la constitution est une sorte de « boule de démolition » du monachisme, du moins tel que l’Église l’a connu jusqu’à nos jours.
Nous sommes sur le point d’entrer dans un domaine éminemment légal et donc compliqué. Dans ces cas-là, il semble que l’autorité essaie de prendre les bénéficiaires par épuisement, de sorte qu’à un moment donné, ils disent : d’accord, vous avez raison. Mais tu n’as pas à abandonner si facilement.
Avec Vultum Dei quaerere, l’Église se débarrasse de ce qu’elle a déjà produit sur le sujet : articles du Code de droit canonique, Constitution apostolique Sponsa Christi de Pie XII (1950), instruction Inter praeclara de la Sacrée Congrégation pour les Religieux (1950), instruction Verbi sponsa sur la Vie contemplative et la vie des Sœurs (1999). Dans les dispositions finales, le ton est péremptoire : tout dépasser. Mais pourquoi ? Dans quel but ?
En lisant attentivement, on découvre que la question est celle de l’autonomie (à tous les niveaux) des monastères. C’est cette autonomie que vous voulez frapper. C’est cette autonomie ancienne et profondément enracinée que vous voulez abolir. Et encore une fois, la question se pose : pourquoi ?
Avant de répondre, il faut se rappeler ce qu’est un monastère et quelle valeur a son autonomie.
Au sein d’un ordre religieux (Saint Benoît, Saint Dominique, Sainte Claire, etc.), chaque monastère est né comme une petite île d’un archipel, où les liens avec les autres monastères sont spontanés et encore doux. Contrairement aux maisons des congrégations religieuses féminines, les monastères de moniales sont sui iuris : cela signifie que, par rapport au régime interne, ils sont autonomes et indépendants. Ils ont donc le droit de se gouverner seuls sans être soumis à d’autres supérieures que la supérieure interne élue par le chapitre. L’abbesse ou la prieure gouverne la communauté sans que ses actes soient vérifiés, modérés ou confirmés par une autre supérieure majeure. Les monastères n’ont aucune relation les uns avec les autres ni aucune subordination les uns aux autres en ce qui concerne le régime, mais ils sont absolument et parfaitement indépendants. Ils sont unis entre eux et avec l’ordre religieux par des liens moraux et spirituels, dans la mesure où ils reconnaissent tous le même fondateur ou fondatrice, professent la même règle, jouissent des mêmes privilèges, s’entraident par le suffrage et par la fraternité de la prière et de la communication spirituelle. En raison de leur autonomie, les sujets rejoignent la communauté pour le reste de leur vie et, par profession, ils y sont incorporés directement, avant même d’y être intégrés dans l’ordre. C’est pourquoi chaque monastère a son propre noviciat et l’esprit commun de l’ordre offre dans chacun d’eux des modalités particulières, avec un caractère familial marqué, de sorte que les membres forment une famille permanente sous le gouvernement de l’abbesse ou de la prieure.
En ce qui concerne le monde extérieur, les monastères dépendent du pape comme supérieur suprême, mais ils sont aussi soumis à la vigilance (et non à l’autorité) de l’ordinaire du lieu ou des supérieurs de l’ordre masculin correspondant, s’ils y sont reliés. L’autonomie et l’indépendance mutuelle des monastères, « obtenues plutôt par les faits que par la loi » (art. VII, par. 2 des Statuts généraux des moniales par Pie XII, 1950), découlent de l’organisation et du caractère particulier que la règle de saint Benoît a donné à l’institution monastique et en particulier, pour les monastères féminins, elle est la conséquence directe de la vie étroite, solitaire et contemplative, à laquelle les moniales se sont totalement et exclusivement consacrées.
Les modalités d’application de la règle, c’est-à-dire les constitutions et tout autre code, après avoir reçu l’approbation du Saint-Siège, peuvent varier d’un monastère à l’autre. Les différences entre les monastères d’un même ordre, bien que fondées sur la même règle, peuvent donc être considérables. Chaque monastère, généralement enraciné dans la réalité locale, décline sa spiritualité d’une manière originale, donnant vie à des traditions qui, à travers les siècles, font des monastères eux-mêmes autant d’univers complètement uniques et différents les uns des autres.
Mais voici un nouveau sujet : les fédérations. Prévues dans la constitution apostolique de Pie XII Sponsa Christi (21 novembre 1950), qui les encourage et les recommande, mais ne les impose pas, les fédérations veulent être un instrument d’entraide. Nous sommes dans l’après-guerre et un grand nombre de monastères sont dans un état critique, y compris en ce qui concerne les biens matériels. Les fédérations de monastères naissent donc comme organisations de soutien. En fait, au fil des ans, ils finissent par mettre en danger l’autonomie par des intrusions continuelles dans la vie communautaire et des pressions psychologiques pour que toutes les communautés se conforment à la ligne dictée par la majorité. Il y a souvent des conséquences négatives sur la vie spirituelle des moniales individuelles. De plus, l’alternance entre deux autorités (d’un côté l’abbesse, de l’autre la présidente de la fédération) crée conflit et confusion, exposant les moniales, au moins les plus fragiles et les moins préparées à affronter les drames de la conscience, la peur du manque d’obéissance et des vœux, sans parler des fractures dans les communautés et des perturbations continues dans la vie contemplative.
Bref, sur la base de cette expérience dévastatrice, une mesure sensée aurait été l’abolition des fédérations, ou du moins leur réduction décisive, afin de permettre le respect des traditions religieuses à tous égards (spirituel, liturgique) et le retour à la pleine autonomie. C’est le contraire qui est la réalité. Avec Vultum Dei quaerere, en effet, les fédérations sont rendues obligatoires et Cor orans, par ses 289 points, le réaffirme en détail, plaçant les monastères dans une structure bureaucratique qui n’a rien à voir avec leur indépendance mais, au contraire, semble faite spécifiquement pour l’abaisser. En effet, outre les fédérations, nous avons les associations des monastères, les conférences des monastères, les confédérations, les commissions internationales et les congrégations monastiques. Tous les organes avec leurs propres organes directeurs, selon une logique qui semble empruntée à celle des partis politiques et des syndicats.
Cette obsession de l’organisation et du contrôle pyramidal masque complètement le sens profond de la vie monastique. La prière et l’adoration deviennent presque un détail. Au premier plan, cependant, il y a la structure, conçue pour mortifier l’autonomie et « normaliser » les communautés.
Mais c’est tout le décor qui semble déformé. Dans Cor Orans, une sonnette d’alarme retentit immédiatement, au point 19, où nous lisons : « Un monastère de moniales, comme toute maison religieuse, est érigé en tenant compte de l’utilité de l’Église et de l’Institut. » Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire, « garder l’utilité à l’esprit » ? Depuis quand le critère de l’utilité est-il devenu fondamental pour une communauté de contemplatives ? Et de quelle manière, alors, peut-on déterminer l’utilité d’un monastère dans lequel les moniales, peut-être de stricte solitude, passent leur vie dans la prière ? Comment un monastère peut-il s’avérer « utile » pour justifier son existence ?
Le critère de l’utilité est lié à celui de l’action. Vous êtes utile si vous accueillez le migrant, si vous soignez les malades, si vous éduquez l’enfant, si vous aidez les pauvres. Mais si vous êtes un monastère de vie contemplative, votre « utilité » est d’un autre ordre.
Le document, cependant, ne semble pas se soucier tant de la qualité de la vie de prière qui, en fin de compte, correspond à l’identité même d’un monastère. Ce que Cor orans fait avec beaucoup d’engagement, c’est plutôt de souligner la nécessité d’une « continuité » avec le Concile Vatican II et sa théologie, à la lumière de l’évolution des conditions sociales. Ainsi, si une communauté monastique, en vertu de sa spiritualité et de sa tradition séculaire, voulait par exemple prier et rendre gloire à Dieu par le rite antique, serait-elle interdite ?
Nous continuerons dans un prochain article l’examen des nœuds critiques de l’instruction applicative Cor orans, à savoir que mettre en danger l’autonomie et l’indépendance des monastères constitue une attaque contre un patrimoine séculier et précieux de la foi.
Source : https://www.aldomariavalli.it/2018/09/08/qualcuno-vuole-liquidare-il-monachesimo/
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Re: Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
Aldo Maria Valli, dans son Blog \"Duc in altum", le 9 septembre 2018 a écrit:Quand au nom du renouveau la vie contemplative est détruite
Vultum Dei quaerere et Cor Orans :
entre ambiguïtés et incohérences
(deuxième de trois articles)Dans l’article précédent, nous avons traité du risque que courent les monastères féminins, du point de vue de leur autonomie et donc de leur vie même, à cause du contenu de Vultum Dei quaerere, la constitution apostolique sur la vie contemplative du 29 juin 2016, et de Cor orans, l’instruction appliquée sur la vie contemplative féminine, documents qui rendent obligatoire l’affiliation des monastères aux fédérations.
Dans Cor orans, la demande que les monastères, par l’intermédiaire des fédérations, « surmontent l’isolement » (n. 7) est mise en évidence. Mais le fait qu’un monastère s’isole, étant donné sa nature, doit être une valeur à promouvoir et non une limite à surmonter.
Nous trouvons alors la demande que les monastères, à travers les fédérations, « favorisent une observance régulière et une vie contemplative » (n. 7), mais l’expérience a montré que les fédérations ne l’ont pas faite. En réalité, elles ont imposé des sorties et des comparaisons continues, elles ont introduit des perturbations et des déséquilibres, et de cette façon elles n’ont pas favorisé la vie contemplative, mais l’ont plutôt sapée, parce que les sorties, les rencontres, les discussions et les cours sont des facteurs qui n’ont rien à voir avec la spiritualité de ceux qui décident de quitter le monde pour vivre en prière.
Mais ce document met surtout en péril l’autonomie juridique du monastère. En fait, nous lisons que « l’autonomie juridique doit être constamment vérifiée par la Présidente [de la fédération], selon son avis » (n. 43). De plus (n. 45) s’il y a moins de cinq moniales, elles perdent le droit d’élire leur propre supérieure et « dans ce cas la Présidente fédérale est tenue d’informer le Saint-Siège » en vue de la nomination d’une « commission ad hoc ».
Allons de l’avant. Au n. 54 nous lisons que l’affiliation à la fédération « est une forme particulière d’aide que le Saint-Siège vient établir dans des situations particulières en faveur de la communauté d’un monastère sui iuris qui présente une autonomie seulement affirmée, mais en réalité très précaire ou, en fait, inexistante ». Mais quelles sont ces « situations particulières » ? Qui doit décider ? Selon quels critères ? Et qui peut dire que l’autonomie est « seulement affirmée » ? Si la présidente d’une fédération établit qu’une communauté n’a « fait qu’affirmé » son autonomie, qui peut s’assurer que son jugement est impartial ?
En réalité, le souci principal ne semble pas être de tout faire pour garantir la vie des communautés, mais d’arriver, à travers l’instrument de la fédération, à leur suppression. Nous lisons au n. 55 : « L’affiliation est configurée comme un support juridique qui doit évaluer si l’incapacité de gérer la vie du monastère autonome dans toutes ses dimensions n’est que temporaire ou irréversible, aidant la communauté du monastère affilié à surmonter les difficultés ou à disposer de ce qui est nécessaire pour réaliser la suppression de ce monastère. » Chef-d’œuvre de l’hypocrisie : ce qu’on appelle un « support » pour le « monastère autonome » est, en pratique, l’organisme qui a le pouvoir de vie ou de mort sur lui.
Et le pouvoir de la fédération est confirmé au n. 56, où il est établi que dans la « Commission ad hoc », en termes simples, la « Présidente de la Fédération » doit en faire partie.
Une expression ambiguë se trouve au n. 70, où nous découvrons que « parmi les critères qui peuvent aider à déterminer un jugement sur la suppression d’un monastère » il y a « une fidélité dynamique » dans la vie et la transmission du charisme. Que signifie « fidélité dynamique » ? La fidélité, c’est la loyauté. S’il n’y a pas de fidélité, il y a infidélité, trahison. Être « dynamique », du point de vue de Cor Orans, c’est s’adapter au monde ? S’abandonner au modernisme ? Ou se plier aux diktats de la fédération ?
Une autre ambiguïté se trouve au n. 72, où, en ce qui concerne les biens d’un monastère supprimé, nous découvrons que le Saint-Siège peut disposer à les attribuer « à la charité » ainsi qu’à la fédération ou à « l’Église locale ». Que signifie « charité » ? Qui va avoir la marchandise ? Et sur quels critères ?
Au n. 74, il est dit que la vigilance « nécessaire et juste » sur les monastères doit être « exercée principalement - sinon exclusivement - par la visite régulière d’une autorité extérieure aux monastères eux-mêmes », et au n. 75, il est précisé que cette tâche appartient à la « Présidente de la Congrégation pour le Monastère féminin », « au supérieur majeur de la congrégation des hommes » et « à l’Évêque diocésain », mais, au n° 111 suivant nous constatons que « la Présidente de la Fédération, au temps fixé, accompagne le visiteur régulier en visite canonique. » En pratique, une supervision qui, une fois de plus, confère un grand pouvoir à la fédération.
Regardons donc de plus près cette fédération de monastères. La section de Cor orans qui lui est consacrée est la seconde, où se trouve au premier plan (n. 86) la nécessité pour les monastères de « ne pas rester isolés », car « une valeur indispensable » est celle de « communion ». Qui a dit ça ? Le mot lui-même, monastère, du latin monastērĭum et du grec ancien μοναστήριον (monastḗrion), vient de μόνος (mónos : solo, unico), et μονακός (monakós) signifie solitaire, ermite. La vraie valeur inaliénable du monastère n’est certainement pas dans la communion, ni avec d’autres monastères ni avec d’autres réalités religieuses, mais dans son unicité et aussi dans son isolement.
Mais les contradictions ne s’arrêtent pas là. Dans le n. 87 qui suit, il est dit que « la fédération est composée de plusieurs monastères autonomes qui ont des affinités d’esprit et de tradition et, même s’ils ne sont pas nécessairement configurés selon un critère géographique, dans la mesure du possible, ils ne doivent pas être géographiquement éloignés ». Une fois de plus, la question se pose : pourquoi ? Qu’est-ce que ça peut faire ? Le seul dessein que l’on peut voir derrière ces indications, encore une fois, est d’affirmer le rôle et la fonction de la fédération. Un rôle qui va jusqu’à garantir « l’aide à la formation initiale permanente » et promouvoir « l’échange de moniales et de biens matériels », avec de nombreuses salutations à l’autonomie du monastère !
Et au sujet de l’autonomie, énoncée en paroles mais niée en actes, ici au n. 93 le document révèle ce qu’il en est : « Conformément aux dispositions de la Constitution apostolique Vultum Dei quaerere, tous les monastères doivent d’abord adhérer à une Fédération. » Ce terme « d’abord » veut tout dire : en fait, il s’agit d’une obligation obligatoire. Et l’affiliation a un sens premier : administrer les biens des monastères.
Au n. 98 nous lisons : « Pour maintenir vivante et renforcer l’union des monastères (encore une fois : comme si c’était le but décisif du monastère, ndr.), en mettant en œuvre un des buts de la Fédération, une certaine communication des biens, coordonnée par la Présidente fédérale, est encouragée entre les monastères. »
« Une certaine communication de biens » ? Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ? La seule chose qui est claire, c’est que la fédération, en la personne de sa présidente, doit s’en occuper.
Et qu’en est-il du suivant, le n. 99 ? Le voici : « La communication des biens dans une fédération se fait par des contributions, des dons, des prêts que les monastères offrent pour d’autres monastères en difficulté économique et pour les besoins communs de la Fédération. » Contributions, dons, prêts ? Et qui décide qui donne à qui, qui prête à qui ? Et dans quelle mesure ? Et pour quelles raisons ? Évidemment, la fédération décide et acquiert ainsi plus de pouvoir. Avec de nombreuses salutations, encore une fois, à l’autonomie des monastères individuels.
Avec ces exemples, nous pourrions continuer encore longtemps. A un certain moment, toujours en ce qui concerne les biens (argument principal), il est établi que la fédération doit constituer un « fonds économique (fonds fédéral) » dont le but est de « réaliser les objectifs fédéraux ». Lesquels ? Ce n’est pas clair. Il est très clair, cependant, que le fonds sera administré par la présidente de la fédération, surtout en ce qui concerne (n. 109) « l’aliénation des biens des monastères qui sont totalement éteints ».
La présidente de la fédération a un pouvoir énorme. Qui la surveille ? Qui a autorité sur elle ? Au n° 110, nous découvrons qu’elle sera élue « par l’Assemblée fédérale » et qu’« elle n’est pas supérieure majeure ». En fait, la présidente de la fédération est au-dessus même des supérieures majeures, ce qui détermine à nouveau un vulnus pour l’autonomie et l’indépendance du monastère, à tel point que (n. 141) il y aura des règles que les sujets devront observer même contre la volonté de leur abbesse, et la présidente de la fédération peut même décider de transférer une religieuse d’un monastère à un autre, même devant un refus de la supérieure majeure (n. 122).
Aussi en ce qui concerne les visites (de toutes sortes : canoniques, maternelles, sororales), la discrétion de la présidente de la fédération (« quand la nécessité l’exige ») est totale. En outre, à la fin des visites, la présidente « indique par écrit à la Supérieure Majeure du monastère les solutions les plus appropriées aux cas et situations qui sont apparus pendant la visite et en informe le Saint-Siège » (n. 115). Cela veut dire, la présidente commande et la supérieure exécute. Et qu’est-il arrivé à l’autorité de l’évêque ?
Dans le point suivant (n. 116) nous découvrons que la présidente de la fédération, lors de la visite canonique, vérifie que les « règles d’application » établies par Vultum Dei quaerere sont respectées. C’est ce qui l’intéresse. Pas la vie de prière, pas la pénitence, pas le jeûne, pas la qualité de la vie fraternelle, pas les relations entre sœurs, pas la fidélité au charisme, mais l’adhésion aux nouvelles règles.
En ce qui concerne, en particulier, la formation initiale, si la présidente découvre que, selon son jugement indiscutable, quelque chose ne va pas, comment cela se passe-t-il ? Informer la supérieure ? Tu en as parlé aux nonnes ? Non, elle « informera le Saint-Siège » (n. 117).
Le fait qu’il s’agit d’une intervention ayant un sens punitif peut être déduit de l’utilisation répétée du verbe « déférer ». Si le monastère n’est pas disposé et prêt à accepter tous les commandements dans le domaine de la formation, la présidente « renvoie la question au Saint-Siège », et il en va de même « pour ceux qui sont appelés à exercer le service de l’autorité ». Je veux dire, le contrôle total et la domination.
Il est également intéressant de découvrir que le pouvoir de la présidente de la fédération va jusqu’à choisir « les lieux les plus appropriés » pour organiser des stages de formation (les monastères ne sont pas bons ? Apparemment non. En fait, les fédérations choisissent actuellement des lieux « appropriés » comme les hôtels et les stations balnéaires) et fixent elles-mêmes la durée des cours. Combien de temps un cours doit-il durer ? Une semaine ? Un mois ? Un an ? Ce n’est pas connu. Mais ne vous inquiétez pas : la présidente de la fédération s’en chargera.
Une autre conséquence évidente est que les moniales devront quitter le monastère assez souvent. Ayant établi (n. 133) que l’Assemblée fédérale a pour tâche de « promouvoir un renouvellement adéquat » (mais pourquoi ? qui dit que le renouvellement est une valeur ?), le document prévoit trois types d’assemblée : ordinaire, intermédiaire et extraordinaire. Dans une logique qui semble appartenir plus à un parti politique ou à une association qu’à la vie contemplative, les moniales sont impliquées dans un tourbillon de réunions d’assemblée qui s’ajoutent à toutes les autres sorties, pour des cours, réunions, visites, etc. Une manière étrange de protéger et de promouvoir la vie de prière et de contemplation.
Il y a beaucoup d’autres points qui, en fait, nient l’autonomie des monastères et mettent en danger leur vie religieuse. Pensez à la figure de la secrétaire de la fédération (qui, comme la présidenta, dure six ans, contre trois de la plupart des supérieures des monastères), qui peut résider dans un monastère de son choix, une circonstance qui a causé des dégâts immenses : intrusion, subterfuge, confrontation, conflit entre secrétaire et abbesse.
Dans Cor orans, la section consacrée à la séparation du monde (l’aspect le plus significatif dans la vie des moniales) est la troisième, où nous voyons que le Saint-Siège a retravaillé l’instruction Verbi sponsa de 1999.
Pour les médias de masse, c’est la partie qui a le plus fait l’actualité plutôt que les autres, parce qu’il y a des règles sur l’utilisation des médias dans les monastères, mais du point de vue substantiel, ce qui compte, c’est ce que l’on attend de la clôture papale, c’est-à-dire ce qui est conforme aux règles établies par le Siège Apostolique.
Ce qui est le plus frappant ici, c’est l’abolition de l’adjectif « grave », qui, à Verbi sponsa, a été utilisé à plusieurs reprises en ce qui concerne le caractère obligatoire du cloître, des sorties et des entrées. Par exemple, s’il était dit précédemment que « l’octroi d’une autorisation d’entrée et de sortie exige toujours une cause juste et grave » (VS n. 15), on ne parle maintenant que de « juste cause » (CO, n. 194).
Il y a aussi dans cette section des contradictions (par exemple, on dit que la surveillance de l’observance du cloître relève de la responsabilité de l’évêque diocésain ou de l’ordinaire religieux, mais immédiatement après on dit qu’en dérogation aux dispositions du Code de Droit Canonique l’évêque et l’ordinaire n’interviennent pas dans l’octroi des dispenses) et des ambiguïtés, mais peut-être le sommet de la confusion est-il atteint dans la section consacrée à la « formation continue » (une autre définition du monde, comme si être nonne était une profession) où on ne parle pas et même jamais de prière. Au contraire, il est dit (n. 237) que « chaque moniale est encouragée à assumer la responsabilité de sa propre croissance humaine, chrétienne et charismatique, à travers son projet de vie personnel, à travers le dialogue avec les sœurs de la communauté monastique, et en particulier avec la supérieure majeure, ainsi que par la direction spirituelle et les études spéciales envisagées dans les Directives pour la Vie Monastique Contemplative ». Maintenant, en dehors de la forme (les études envisagées pour la vie contemplative), essayez de remplacer le mot "nonne" par le mot "manager" : vous verrez que cela ne changera pas beaucoup. La dimension est toute horizontale, technique et fonctionnelle. On ne parle pas de Dieu, d’adoration, d’une vie de prière. Il semble que pour être religieuse, l’important est d’assister aux « études appropriées ».
Le texte ne semble pas non plus être conscient des problèmes pratiques lorsqu’il affirme (n. 263) qu’« il appartient à la Supérieure Majeure avec son Conseil, en tenant compte de chaque candidate, d’établir les temps et les procédures que la candidate passera en communauté et hors monastère ». On peut imaginer la perturbation causée à la communauté monastique de l’intérieur vers l’extérieur, mais surtout, on se demande : comment ce double régime peut-il être possible ? Où est-ce qu’une jeune femme va vivre quand elle n’est pas assez riche pour se payer un appartement ? Et si elle est alors appelée à passer quelques mois au monastère, que fait-elle ? Tu gardes toujours un appartement que tu n’utilises pas ? Tu vas à l’hôtel ? Tu vas chez les parents ? Et si ça vient de l’étranger ?
Le document semble écrit par ceux qui ne connaissent pas, ou ne veulent pas connaître, les conditions réelles de vie dans les monastères.
Dans un prochain article, les conclusions de notre excursus sur la vie et la destinée des monastères à la lumière des nouvelles règles.
Source : https://www.aldomariavalli.it/2018/09/09/se-nel-nome-del-rinnovamento-si-distrugge-la-vita-contemplativa/
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Re: Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
>>> Le CAS d'un PAPE HÉRÉTIQUE : comme François l'est, concluez.Aldo Maria Valli, dans son Blog \"Duc in altum", le 10 septembre 2018 a écrit:Regarder vers le monde, pas vers Dieu.
En d’autres termes, comment déformer la vie contemplative.
Fin de l’autonomie, bureaucratisation, abandon de la tradition.
Le mauvais chemin de Cor orans et Vultum Dei quaerere.
(dernier de trois articles)Nous continuons l’analyse de Cor orans, l’instruction applicative sur la vie contemplative des femmes, le document qui rend opérationnels les principes contenus dans Vultum Dei quaerere, la nouvelle constitution apostolique sur la vie contemplative des femmes.
Ce que Cor orans appelle les « dispositions finales » ressemblent beaucoup à des menaces.
Tout d’abord, il est écrit noir sur blanc que l’adhésion à une fédération est une « obligation », ce qui met fin en soi à l’autonomie des monastères eux-mêmes. Ensuite, il est précisé que « cette obligation s’applique aussi aux monastères associés à un Institut masculin ou réunis dans une Congrégation monastique autonome ». Et enfin, voici le diktat : « Les monastères individuels doivent s’y conformer dans un délai d’un an à compter de la publication de la présente Instruction, à moins qu’ils n’aient été dispensés de façon légitime. Quand le temps sera venu, ce Dicastère (la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique, ndr.) assignera les monastères aux Fédérations existantes ou à d’autres structures de communion.
C’est-à-dire dire : il n’y a pas d’échappatoire ! Mais il est également frappant de constater que l’ensemble du document contient onze exceptions à onze articles du Code de droit canonique. Une vraie révolution. Question : Ces dérogations, toutes expressément approuvées par le pape, ne sont-elles pas un peu trop nombreuses pour une instruction, c’est-à-dire pour un document qui, au bout du compte, ne devrait avoir qu’une fonction applicative de la loi ?
L’impression, plus que légitime, est que nous nous trouvons face à un droit spécial pour les moniales, une manière de procéder qui est en fait la mort du droit parce qu’elle saute toutes les étapes nécessaires à la protection de la justice et empêche le recours contre les mesures.
Le mot « obligation » apparaît à plusieurs reprises, couronnant ainsi un document dont le ton est souvent menaçant et inédit à l’égard de ce qui était autrefois considéré comme la partie élue de l’Église, à laquelle était adressée une délicatesse particulière, et qui semble aujourd’hui, tout au plus, une frange tolérée.
Cor orans a un contenu inspiré par la duplicité. D’une part, l’autonomie des monastères est réaffirmée, mais d’autre part, l’autonomie est sapée par l’obligation d’adhérer aux fédérations.
Il faut aussi noter que les changements introduits sont substantiels par rapport à la vocation monastique. Ce n’est pas seulement une question de nuances. Devant Cor orans, une religieuse peut avertir que le nouveau contenu n’est pas conforme aux votes déjà exprimés. Pensez à la nouvelle physionomie des monastères, qui perdent leur autonomie, et aussi à l’obligation de participer à des cours extérieurs.
L’expérience des dernières décennies montre que les fédérations ont causé des dommages considérables à la vie des monastères et aux moniales individuelles. Mais nous insistons sur ce chemin et nous en faisons la seule option possible, sous la bannière d’un « renouveau » générique qui n’est certainement pas une valeur pour la vie de prière et de contemplation.
Entre les lignes, ce qui est dit, et même imposé, c’est que les contemplatifs doivent changer leur mode de vie, mais à l’appui d’une telle affirmation, il n’y a aucune explication qui ait vraiment à voir avec les questions spirituelles et religieuses. L’ensemble du document traite de l’organisation, des structures, des assemblées, des cours.
Il n’y a qu’une seule inspiration fondamentale : se réorienter. Mais vers où ? Certainement pas vers Dieu, mais vers le monde et vers l’action. Que l’on parle d’isolement, de formation ou d’ascèse, ce qui importe semble être d’introduire des changements. Le contrôle centralisé, la fin de l’autonomie et la bureaucratisation sont les outils, ce qui est au moins singulier quand on pense à l’insistance de François en faveur des processus de décentralisation de l’Église.
Lors de la conférence de presse pour la présentation de Cor orans (15 mai 2018), Monseigneur José Rodríguez Carballo, justifiant les nouvelles mesures, a déclaré : « En fait, le Département a dû constater avec regret à plusieurs reprises l’existence de monastères ne pouvant plus mener une vie digne, sans qu’il existe de législation indiquant quand et comment intervenir à cet égard : combler ce vide législatif est certainement un des points les plus importants et attendus en éducation. » Maintenant, en supposant que les règles introduites par Cor orans sont les plus efficaces pour intervenir contre les monastères qui ne mènent pas une vie « digne » (mais qu’est-ce que cela signifie « digne » ?), il n’est pas clair pourquoi, en pratique, ces règles devraient affecter la vie de tous les monastères, même ceux qui sont bien vivants et désireux de préserver leur identité et leurs traditions.
L’adhésion à la fédération devient une obligation, sauf dérogation accordée par le Saint-Siège « pour des raisons spéciales, objectives et justifiées ». Mais c’est l’inverse : l’autonomie doit être la condition normale, sauf pour des raisons particulières qui nécessitent d’adhérer à la fédération.
Dans la conférence de presse, Monseigneur Carballo a également déclaré que « l’Instruction, comme déjà avant la Constitution, reflète très bien ce que les moniales elles-mêmes ont demandé dans les réponses au questionnaire envoyé il y a quelques années à tous les monastères du monde », mais sur la base des témoignages nous pouvons dire que cette circonstance ne répond à la vérité que dans une très faible mesure. De nombreux monastères n’ont même pas été interrogés. Si en effet tous les monastères avaient reçu un questionnaire et avaient répondu, il aurait fallu des années et des années au département pour tout élaborer.
Bref, la nouvelle configuration a la saveur d’une normalisation. Comme l’explique Marian T. Horvat ( https://www.traditioninaction.org/HotTopics/P043_Contempl_1.htm ), par exemple, ce que l’on veut, c’est que les moniales changent leur mode de vie, avec une actualisation en étoile polaire et sans possibilité d’utiliser le droit de réclamer leur autonomie et liberté, car le droit lui-même a servi à imposer la révolution.
Le Cardinal Braz de Aviz a été clair quand il a dit ( https://www.ncronline.org/news/world/cardinal-religious-those-who-abandon-vatican-ii-are-killing-themselves ) que les religieux qui ne suivent pas le Concile Vatican II se tuent eux-mêmes. S’insérer dans le monde, ne pas se fermer aux changements de la vie moderne : telles sont les indications données par le préfet, car les contextes ont changé et « Dieu n’est pas statique ».
Si c’est l’inspiration de base, on peut mieux comprendre l’esprit des nouvelles normes. Même dans la vie contemplative, le lien avec le monde et avec la « pauvreté » doit avoir le dessus. « Priez et intercédez pour tant de frères et sœurs emprisonnés, migrants, réfugiés et persécutés », demande Cor orans (n. 6). Nous sommes sûrs que les nonnes le font déjà, parce qu’elles prient pour tout le monde.
Se mettre à jour, ne pas regarder vers le passé et vers la tradition, changer : la demande qui vient des sommets du Vatican est pressante et semble ignorer complètement le fait que, dans la crise générale des vocations, les seuls ordres qui attirent vraiment les nouvelles générations sont ceux qui, bien ancrés dans la tradition, préservent leur identité à tous les niveaux, même du point de vue liturgique. Parce qu’aujourd’hui plus que jamais, les jeunes ne sont pas attirés par les analyses sociologiques appliquées à la vie de l’Église, ni par les cours de recyclage et la « formation permanente », mais par la rencontre authentique avec le Christ dans le silence priant.
Ceux qui semblent se tourner vers le passé sont en fait ceux qui continuent à désigner Vatican II comme un point de référence obligatoire, ignorant l’exigence d’authenticité et d’amour de la tradition qui apparaît de plus en plus clairement, contrairement à certains dogmes modernistes qui ont largement fait leur temps.
Après tout, les résultats des processus de « libération » des religieux et religieuses sont là pour tous. Ce ne sont pas ceux qui sont enracinés dans la tradition, mais ceux qui l’ont abandonnée pour embrasser le monde qui ont drainé leur héritage spirituel, par des mises à jour et des ajustements.
Non, ce ne sont pas les cours de formation, les fédérations, la centralisation et la standardisation qui revigoreront la vie contemplative. Le chemin est complètement différent et est indiqué par les religieux qui, dans le silence et l’isolement, cultivent la relation de prière avec Dieu selon les traditions originelles et enracinées et offrent leur vie pour la conversion de toutes les âmes.
Un grand mystique, Don Divo Barsotti, qui a décidé de vivre sa vie de prière dans l’isolement, a dit que l’Église aujourd’hui tombe dans un grand malentendu quand il pense qu’il doit se libérer de la pauvreté et non du péché. L’assistance sociale ne remplace pas l’amour chrétien et aucun processus de « renouveau » ne peut renforcer la foi, l’espérance et la charité. Dans un monde totalement sécularisé, la voie pour les religieux n’est pas de se séculariser eux-mêmes. « La vraie communion avec le monde, c’est quand on est séparé du monde, parce que si on n’entre pas en relation avec le Seigneur, on perd de vue le tout » (Divo Barsotti, les chrétiens veulent être chrétiens).
Que les religieux et religieuses rencontrent Dieu sans être dérangés.
Aldo Maria Valli
Fin
Source : https://www.aldomariavalli.it/2018/09/10/con-lo-sguardo-rivolto-al-mondo-non-a-dio-ovvero-come-snaturare-la-vita-contemplativa/
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Re: Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
>>> Le CAS d'un PAPE HÉRÉTIQUE : comme François l'est, concluez.Aldo Maria Valli, dans son Blog \"Duc in altum", le 25 janvier 2019 a écrit:Les monastères cloîtrés. Une extermination silencieuse.Source : https://www.aldomariavalli.it/2019/01/25/monasteri-di-clausura-uno-sterminio-silenzioso/
Chers amis, mon nouveau livre est sorti : https://www.amazon.it/Claustrofobia-vita-contemplativa-istruzioni-Schegge-ebook/dp/B07L52G51J . Il s’intitule Claustrophobie. La vie contemplative et sa destruction. Il est publié par Chorabooks et est consacré aux dangers que courent les monastères isolés en raison des nouvelles dispositions du Vatican.
La vie de prière, en contemplation du mystère divin et pour la réparation des péchés du monde, est un grand trésor, conservé dans les monastères de la vie antique, mais maintenant ce trésor est en danger, et non par une attaque extérieure, mais par l’initiative de la hiérarchie catholique elle-même. L’attaque vient de la constitution apostolique Vultum Dei quaerere et de l’instruction d’application Cor orans, un appareil normatif qui menace l’autonomie des monastères, affaiblit leur indépendance et, sous prétexte d’actualisation et de formation, remet en question l’idée même d’isolement et de vie retirée. Mais pourquoi cette "claustrophobie" de l’Église ? Pourquoi mortifier le choix de ceux qui consacrent leur vie à la prière en se cachant ? Derrière cela se cache un aperçu d’une idée de spiritualité toute horizontale, tout se joue en société, incapable de percevoir la beauté et la grandeur d’une relation exclusive avec Dieu. Une situation grave qui est clairement dénoncée dans le livre.
Voici l’introduction, signée par une moniale cloîtrée.
A.M.V.A.***
La dernière bataille
J’ai rencontré Aldo Maria Valli à Rome, grâce à un ami commun, et la rencontre a confirmé en moi l’impression positive que j’ai eue en lisant ses derniers livres et articles publiés dans son blog, Duc in altum, dans lequel il a pu exprimer les sentiments et la stupeur que nous, religieuses, comme une grande partie des catholiques, essayions de concentrer en nous. Un blog, celui d’Aldo Maria, dans lequel nous avons trouvé un véritable amour pour l’Église et la Vérité, « la perle précieuse » de l’Évangile, pour laquelle nous sommes prêtes à tout vendre. C’est dans cette perspective de voyage et de recherche de la vérité que l’intérêt de l’auteur pour nous, moniales cloîtrées, et pour les derniers documents qui entendent discipliner de manière novatrice la vie contemplative millénaire se pose.
La forme très particulière de notre vie cloîtrée n’est pas toujours immédiatement compréhensible par la sensibilité contemporaine : elle nous rappelle la spiritualité du désert, où Dieu conduit son épouse et l’être aimé pour lui parler à cœur ouvert, loin de toute créature qui pourrait la distraire de lui. Le cloître, jusqu’à aujourd’hui, a été le signe de la rencontre exclusive avec Dieu, de l’isolement du monde pour affirmer l’importance indispensable de la recherche de Dieu : la primauté de Dieu. En ce sens, le petit livre d’Aldo Maria Valli nous fait réfléchir. Il est imprégné d’une question : pourquoi ? Pourquoi toucher un trésor aussi précieux, quelque chose qui fonctionne depuis plus de mille ans ? Qu’est-ce qui est en jeu ? Quels sont les objectifs réels ?
Le sujet est différent de ceux habituellement traités par l’auteur, mais à personne n’échappera le seul fil qui unit l’ensemble : l’amour pour l’Église, l’amour pour la Vérité. Les souffrances devant la lutte contre la foi et contre l’Église, dont nous sommes tous conscients, deviennent encore plus marquées lorsque nous sommes confrontés à la tentative de détruire les monastères, tels qu’ils ont existé jusqu’ici dans l’Église. C’est la dernière forteresse visée par l’ennemi, le dernier rempart où la prière et une vie "gaspillée" seulement pour la louange de Dieu résistent encore.
Avec quelle consternation nous, moniales cloîtrées, sommes témoins de cette lutte, menée avec arrogance, menaces et coercition psychologique ! Aussi parce que tout se fait dans le silence et dans la cachette des monastères. Une extermination silencieuse du monachisme, d’un point de vue spirituel et culturel, mais aussi matériel (par le contrôle des biens des monastères) ; extermination d’une structure millénaire qui nous est parvenue presque intacte.
Tel est le véritable objectif des derniers documents traitant de cette réalité complexe et délicate : sous le slogan qui recommande obstinément d’éviter l’isolement, nous pouvons voir la volonté de créer un « nouveau » monachisme, où toutes les moniales sont soumises aux mêmes formes de mise à jour et d’endoctrinement, jusqu’à changer leurs règles de vie.
C’est une extermination silencieuse, parce que même à l’intérieur même de l’Église - grâce au fait que la vocation monastique reste toujours cachée - ce changement historique dans la structure des monastères a lieu et s’impose dans l’inconscience et l’inattention générale de l’opinion publique. Il nous faut faire un changement capital pour « mettre à jour la vie contemplative millénaire », nous dit-on d’en haut, et nous devons le faire rapidement, d’ici mai 2019. Et encore une fois, la question se pose : pourquoi ? Qu’est-ce qui presse ? Pourquoi cette obsession ?
Comment est-il possible d’actualiser structurellement la vie monastique, avec son histoire millénaire, en si peu de temps ? Et pourquoi imposer des changements aussi importants par l’éducation, c’est-à-dire, parmi tous les documents des départements de la Curie romaine, le rang le plus bas ?
Les praticiens du droit pourraient certainement invoquer plus d’une exception sur la base du droit, compte tenu également du fait que toute forme de recours est empêchée, obstacle caractéristique des régimes dictatoriaux, où la rééducation forcée de masse est imposée sans conditions.
Dans ce tableau, et Aldo Maria Valli le sait bien, ceux qui tentent de parler en dehors de la chorale sont exposés au dégoût du public et accusés de travailler pour la préservation, contre le bon renouvellement. Ce sont les mêmes réactions auxquelles sont confrontés les monastères qui, profitant de la possibilité de demander dispense, sont mis dans le collimateur des institutions et des progressistes toujours présents. Cependant, nous devons nous battre.
Il est loin de la nature monastique d’être des protagonistes, de sortir au grand jour, même si c’est pour une bonne cause. Cependant, il n’y a aucune interdiction de soutenir ceux qui prennent le terrain pour défendre la Vérité. Nous accueillons donc ici ce petit mais précieux livre de Valli, expert connaisseur du monde catholique et vaticaniste éprouvé, qui, dans les pages qui suivent, donne la parole à ceux qui ne l’ont pas et tente d’atteindre un large public, en sensibilisant le public et en montrant que chaque baptisé est mis en cause face à la tentative de détruire l’histoire, les traditions et l’Église elle-même.
Du monachisme, tel que l’Église l’a reçu des saints fondateurs et tel qu’il a été vécu par tant de moniales jusqu’à aujourd’hui, pour le bien de toute l’Église, nous avons plus que besoin. Nous avons besoin de nonnes et de monastères. Ils sont cachés, mais ce sont d’authentiques bastions de foi et de prière. Nous avons besoin de respirer cet air de pureté, de nous retrouver dans le désert de ces lieux proches de Dieu.
Dans le livre d’Aldo Maria Valli, il y a trois articles qui, publiés dans son blog, ont provoqué un large débat. Mais il y a aussi la chronique d’une rencontre déconcertante voulue par la Congrégation du Vatican pour les Religieuses avec des moniales du monde entier, une assemblée qui soulève des questions troublantes, devant lesquelles même le lecteur le moins expérimenté n’aura d’autre choix que de s’arrêter et réfléchir. [Ces 4 articles sont traduits ci-dessus.]
A travers les nouveaux documents, on tente de mettre sur un pied d’égalité les monastères vitaux et les monastères qui connaissent des situations problématiques, et pour ce faire, on utilise des tons fiscaux, avec l’emploi d’expressions telles que « exigeant » et « se référant au Saint-Siège », dans une multiplication minutieuse des dispositions.
Tout a un goût de contrôle, pas de respect.
Il est clair que la bataille finale s’ouvre, une bataille particulièrement insidieuse, décisive, car elle vise à la conquête et à la destruction de la dernière forteresse. Cette bataille demande de l’engagement, du courage, mais aussi une prière toujours plus forte et convaincante. L’objectif est de permettre à ceux qui ont consacré leur vie à Dieu dans le cloître de continuer à faire ce qu’ils ont toujours fait, l’unum necessarium : traiter uniquement avec Dieu, qui est aimé suprêmement.
Une moniale cloîtrée
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Re: Chères Sœurs, fuyez vite de vos monastères pour n'être pas laminées par l'Antéchrist !
en.news 7 février 2019Cor Orans est la tentative du diable de détruire les monastères contemplatifs de l'intérieur - par Mère N.N.
L'Instruction du Vatican sur la vie religieuse féminine Cor orans est la tentative du Malin de détruire de l'intérieur la vie contemplative, comme cela s'est produit ces dernières décennies dans la vie religieuse active en Occident en particulier, à l'exception de quelques poches de résistance et de quelques nouvelles communautés surgissant avec de solides idéaux. J'espère qu'ils survivront.
Tant de prière est nécessaire pour que notre petit monastère puisse maintenir suffisamment son nombre de sœurs pour que, si le pire arrive et que Cor orans nous force à rejoindre une association de monastères, nous n'ayons pas à être soumis à l'ingérence d'une commission décidant si nous pouvons garder notre autonomie ou non.
J'en parle constamment à saint Joseph, confiant notre monastère à sa protection.
Et oui, je parle avec feu Mère A et les autres lors de ma visite matinale à la crypte pour prier pour leurs âmes bénies. Ils étaient fidèles dans des circonstances difficiles auparavant, même si la menace ne venait pas alors de ceux qui occupaient des postes d'autorité au centre de l'Église, ce qui rend la vie plus complexe, humainement parlant.
L'arrogance de Cor Orans est épouvantable. Près de 2000 ans de vie monastique sont presque balayés par ceux qui connaissent si peu l'essence de notre vie.
Nous avons eu aujourd'hui une discussion capitulaire sur Vultum Dei quaerere, la Constitution apostolique sur la vie contemplative des femmes.
Cela a été fructueux dans la mesure où deux de nos jeunes sœurs ont eu les yeux ouverts par les commentaires de celles d'entre nous qui avaient plus d'expérience et de perspicacité. C'est une bénédiction, de peur d'être encore plus vulnérables parce que nous ne sommes pas toutes suffisamment attentives aux enjeux.
Vultum Dei quaerere est un document superficiel sans profondeur réelle bien qu'il s'agisse d'une Constitution apostolique. C'est comme si le Saint-Père (ou celui qui l'a écrit pour lui) avait rassemblé quelques citations provenant de sources suffisamment reconnaissables pour nous faire tous croire que cela semble légitime.
Cor orans est censé « mettre en œuvre » la Constitution apostolique dans des normes pratiques, mais, bien sûr, elle fait beaucoup plus que cela et change en fait toute la structure de notre vie.
J'ai toujours aimé le Sacré-Cœur, peut-être en retournant au Collège du Sacré-Cœur même si je n'y ai jamais rien appris sur son Cœur.
Je me confie donc, ainsi que notre monastère, à Lui et à Sa Mère, à qui nous appartenons si spécialement.
(Le nom de l'auteur, connu d'en.news, est retenu afin de la protéger, elle et sa communauté, des persécutions au sein de l’Église.)
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